Séquence 2 :
Quelles sont les conditions qui facilitent la fécondation ?
Des amours d'orchidées
Comme beaucoup de plantes à fleur, les orchidées du genre Angraecum , nombreuses à Madagascar et à La Réunion, ont besoin des services d'un animal pour leur pollinisation c'est à dire pour assurer le transport du pollen depuis les organes reproducteurs mâles des fleurs d'un individu vers les organes reproducteurs femelles des fleurs d'un autre individu
Comment ces orchidées s'assurent-elles les services de pollinisateurs efficaces indispensables à la fécondation ?
|
 |
Doc 1 : Chez la plupart des espèces d'Angraecum , les fleurs sont isolées, grandes, blanches et possèdent un éperon long et filiforme qui contient à son extrémité un nectar concentré en sucre. Elles produisent au crépuscule un fort parfum qui attire les papillons de nuit notamment les sphinx. Ceux-ci munis d'une longue et fine trompe butinent les fleurs pour collecter le nectar qu'elles contiennent.
|
|
Doc 2 : Un pollinisateur unique
Malgré le grand nombre de Sphinx d'espèces différentes, chaque Angraecum dépend d'un unique papillon pollinisateur.
Comme le nectar n'est présent qu'à l'extrémité de l'éperon, seul celui dont la trompe mesure exactement la longueur de son éperon, obligé d'appuyer sa tête contre la fleur pour atteindre le nectar, pourra à la fois prélever le liquide sucré et repartir avec le pollen involontairement collé à la tête. Il le déposera sur les organes sexuels femelles d'une autre fleur quand il la butinera.
Les sphinx à trompe plus courte ne pourront pas collecter le nectar et ne fréquenteront pas la fleur.
Les sphinx à trompe plus longue pourront prélever le nectar sans s'appuyer sur la fleur et n'emporteront pas le pollen. |
 |
|
 |
|
Doc 3 : Angraecum striatum , espèce endémique de La Réunion, présente des fleurs différentes.
Plus petites, réunies en inflorescence, non parfumées, leur éperon est court, large ( 3,9 mm à l'ouverture, 11,6 mm de longueur) et conique. Il est largement rempli d'un nectar dilué.
Les chercheurs du Laboratoire de biologie végétale de l'Université de La Réunion en déduisirent que la pollinisation devait être assurée par un autre animal qu'un papillon |
|
Doc 4 : La surveillance au moyen d'une caméra vidéo de plusieurs Angraecum striatum montra que les fleurs étaient visitées par un oiseau endémique de La Réunion, le z'oiseau blanc. Ses visites s'accompagnaient d'un prélèvement involontaire de pollen qui restait collé sur le bec de l'oiseau ou d'un dépôt de pollen sur les organes sexuels femelles de la fleur visitée. |
|
|
Doc 5 : Carte d'identité du Z'oiseau blanc
Nom scientifique : Zosterops borbonicus
Groupe : Passeriformes - Zosteropidés
Statut : endémique
Régime alimentaire : généraliste (nectar, fruits, graines, insectes)
Dimensions du bec : 3,7 mm de diamètre à la base, 11,6 mm de longueur
|
 |
|
Doc 6 : Des papillons malgaches aux oiseaux réunionnais
Emergée depuis 3 millions d'années, La Réunion, île volcanique a été peuplée par des êtres vivants amenés par le vent ou les oiseaux.
Les ancêtres des Angraecum réunionnais étaient malgaches, toutes à long éperon. Leur colonisation de l'île se serait accomplie en absence de leur partenaire spécifique. Plus de pollinisateur…plus de reproduction sexuée possible !
Au cours de l'évolution, certaines espèces se seraient alors adaptées à la faune pollinisatrice locale, des oiseaux nectarivores, pour retrouver une reproduction sexuée.
|
 |
|
Questions :
1) Comment est assurée la pollinisation de la plupart des Angraecum (documents 1 et 2) ?
2) Réalise un tableau comparatif des caractéristiques de la fleur typique des Angraecums et de la fleur de Angraecum striatum (document 1 et 3). Pourquoi les chercheurs ont-ils pensé que la pollinisation était réalisée par un autre animal qu'un papillon ?
3) Quel est le pollinisateur de Angraecum striatum ? Quelles observations réalisées avec la caméra vidéo ont permis de l'identifier ? (document 4)
5) Pourquoi le Z'oiseau blanc visite-t-il les fleurs de Angraecum striatum ? Comment expliques-tu qu'il assure le transport du pollen ? (document 5)
6) Par quels mécanismes les Angraecum arrivés à La Réunion ont-ils pu se reproduire de façon sexuée ? (document 6) |
Activité proposée par Laurence Comte
Photographies et vidéo capture : Claire Micheneau et Jacques Fournel
Remerciements à Claire Micheneau, UMR 53 Peuplements végétaux et Bio-Agresseurs en Milieu Tropical, Université de La Réunion pour la mise à disposition des résultats de son travail de thèse sur les Angraecinae réunionnais, thèse soutenue le 28 novembre 2005.
|

|
|
|